On n’arrête pas un char avec un grain de sable

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La GPDP interdit ChatGPT en Italie

Le 30 mars 2023, l’homologue de la CNIL a rendu une décision de blocage du célèbre programme d’intelligence artificielle.

Décision basée sur des arguments fallacieux en tous points. On s’interroge sur les véritables motivations de la GPDP, on espère qu’il ne s’agissent pas simplement d’un effet politique ou de montrer son autorité sur les débats.

Des motifs de décision contestables

C’est l’effet immédiat du blocage qui est le plus contestable. Quel est donc ce risque majeur, comparé à d’autres, qui puisse justifier d’une application sans délai ? D’autant que la CNIL italienne exige la correction des griefs dans les 20 jours !

Les enfants mineurs !?

Un des motifs de la décision est que ChatGPT n’opère aucun contrôle de l’âge avant l’utilisation de son programme informatique ; l’âge minimum est fixé à 13 ans dans les conditions générales d’utilisation d’OpenAI.

C’est un problème, mais le même grief à l’encontre des sites Internet pornographiques n’a pas reçu le même traitement ; pire, les solutions de contrôle de l’âge suggérées et acceptées théoriquement par la CNIL, sont contestées par des juristes (pièce d’identité, carte bancaire, fichage part une autorité publique).

Aucun site Internet porno n’a été fermé depuis plusieurs mois et l’accès aux mineurs reste aisé. Tout le monde sait qu’un mineur ou un adulte peut facilement contourner le type de blocage demandé par l’autorité italienne.

À votre avis, un enfant de treize ou quinze ans se rendra-t-il plus souvent sur un site porno ou sur ChatGPT ? Préfère-t-il voir une paire de fesses ou discuter avec ChatGPT de la théorie complotiste sur l’attentat des twin towers ou du premier homme sur la lune ?
Absence d’information !?

Contrairement à ce que déclare la GPDP « à partir d’une vérification effectuée à cet égard, qu’aucune information n’est fournie aux utilisateurs, ni aux parties intéressées dont les données ont été collectées par OpenAI, L.L.C. et traitées via le service ChatGPT », OpenAI fourni une information complète sur son fonctionnement, sur les modalités de collecte des informations. De plus, après plusieurs semaines et des centaines d’articles sur le sujet, on sait parfaitement d’où proviennent les DATA.

Si OpenAI ne peut informer les « parties intéressées dont les données ont été collectées », c’est parce que le programme traite les données par mot et par caractère (lettre) prélevé sur des millions d’échantillons de textes ou medias. Il serait difficile de lister toutes ces données et de les mettre à la disposition du public.

Licéité du traitement !?

La GPDP affirme qu’OpenAI n’a pas obtenu le consentement et n’a aucun contrat avec l’utilisateur.

Sur le contrat avec l’utilisateur, il n’y a pas débat ; on sait clairement en s’inscrivant que tout ce que nous écrirons ou partagerons sera réutilisé aux fins d’amélioration de l’algorithme. Il y a bien un contrat en OpenAI et l’utilisateur, comme base légale de traitement.

Sur l’absence de base légale pour la collecte des données des autres personnes, c’est exact ; mais c’est un problème commun à tous les programmes d’intelligence artificielle basés sur l’apprentissage. Il est impossible de faire autrement.

La CNIL a condamné en 2020 Clearview AI à une amende de 20 millions d’euros pour avoir aspiré des milliards de photographies disponibles sur le Web afin de proposer un outil permettant d’identifier une personne avec sa photographie.

La question doit être discutée démocratiquement et c’est au corps politique de décider « quoi, qui, comment » les IA peuvent traiter les données personnelles.
Exactitude des réponses de ChatGPT !?

Selon la GPDP, « le traitement des données personnelles des intéressés est inexact, car les informations fournies par ChatGPT ne correspondent pas toujours aux données réelles »

Sur quelles bases se fonde cette déclaration ? Quelles sont les compétences techniques, journalistiques, artistiques de l’autorité de contrôle pour déterminer avec exactitude que telle ou telle réponse de ChatGPT est fausse ?

Faut-il faire fermer Facebook ou Twitter ou des milliers de sites Internet, au prétexte qu’ils contiennent des affirmations erronées ou biaisées ?

L’intelligence Artificielle est en marche et personne ne pourra la stopper. Les interdictions ne feront qu’accentuer les dérives. L’IA dans notre société est un sujet passionnant et effrayant à la fois ; apprenons à maîtriser cette technologie avec intelligence (humaine) et laissons l’obscurantisme de côté.

Source : Texte de la décision de la GPDP

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